L'Inertie Turquoise

  Je porte en moi ce vide pâle et dur, cette couleur qui n'appartient qu'aux lames. Turquoise comme un ciel d'hiver trop pur, comme l'acier qui nie les flammes. Mon corps avance, mais ma volonté dort. Les gestes tombent sans raison ni force. Je connais la saveur métallique du sort : Celle du fer qui traverse l'écorce. Rie ne me pousse, rien ne me retient. Je suis l'acteur d'un théâtre sans pièce. Le temps s'écoule, étranger et lointain, Pendant que mon âme s'endurcit et se glace. J'ai goûté cette immobilité froide, ce spleen aux reflets de cuivre et d'azur. Mon existence : une parenthèse vide, un silence taillé dans le métal obscur. Didier Guy

L'oubli en 4G

 

L'écran clignote, bleu pâle et froid,
un fil se tend, mais plus de voix.
L'amnésie suinte entre les pixels,
violette et lourde, comme un orteil
qui cherche en vain le sol d'avant.

Je scroll, je like, je m'englue,
dans ce néant qui se recharge.
Les souvenirs ? Des fichiers corrompus,
des liens morts, des pages blanches.
Même l'ennui a son propre réseau.

Je déconnecte. Le silence, lui,
n'a pas besoin de mot de passe.
Il s'installe, gris et mat,
comme un fond d'écran par défaut.

Didier Guy

  

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Sous la peau du silence

L' Encre Vive