L'Inertie Turquoise

  Je porte en moi ce vide pâle et dur, cette couleur qui n'appartient qu'aux lames. Turquoise comme un ciel d'hiver trop pur, comme l'acier qui nie les flammes. Mon corps avance, mais ma volonté dort. Les gestes tombent sans raison ni force. Je connais la saveur métallique du sort : Celle du fer qui traverse l'écorce. Rie ne me pousse, rien ne me retient. Je suis l'acteur d'un théâtre sans pièce. Le temps s'écoule, étranger et lointain, Pendant que mon âme s'endurcit et se glace. J'ai goûté cette immobilité froide, ce spleen aux reflets de cuivre et d'azur. Mon existence : une parenthèse vide, un silence taillé dans le métal obscur. Didier Guy

Entre deux silences ambrés

 

Sous la lampe, je contemple ce matin
où la lumière caresse mon souffle.
L'encre dessine une tristesse fine
dans l'ombre fendue par le doute à peine.

Les mots dansent entre virgules,
oscillant entre chaleur et froid.
Je reconnais mon écriture fragile,
face à la clarté blonde du silence.

La dichotomie se nuance sur le papier,
entre deux mondes jamais réconciliés.
Ambrée, la parole se dilue et s'étire
dans le silence qui prend toute la place.

Didier Guy
  

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