L'Inertie Turquoise

  Je porte en moi ce vide pâle et dur, cette couleur qui n'appartient qu'aux lames. Turquoise comme un ciel d'hiver trop pur, comme l'acier qui nie les flammes. Mon corps avance, mais ma volonté dort. Les gestes tombent sans raison ni force. Je connais la saveur métallique du sort : Celle du fer qui traverse l'écorce. Rie ne me pousse, rien ne me retient. Je suis l'acteur d'un théâtre sans pièce. Le temps s'écoule, étranger et lointain, Pendant que mon âme s'endurcit et se glace. J'ai goûté cette immobilité froide, ce spleen aux reflets de cuivre et d'azur. Mon existence : une parenthèse vide, un silence taillé dans le métal obscur. Didier Guy

La pierre qui pleure

 

Sous mes doigts, la roche se fissure,
elle garde le sel des anciens jours.
J'y lis la fatigue des morsures,
des vents, du froid, de trop d'amours.

Je suis cet homme que la pierre écoute,
usé par les heures, taillé par la peur.
Chaque larme trace sa propre route,
gravant sur ma peau sa douleur.

Et dans ce cri que personne ne réclame,
je trouve la paix, brute et lente,
comme un feu qui dort dans la flamme,
et se consume sans attente.

Didier Guy

  

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