Nuit Persistante

  Un souffle chaud traîne entre les draps défaits, reste d'un feu qui brûle encore sous la cendre. L'odeur de ta peau, ce musc qui jamais ne s'efface, colle à mes doigts, à ma bouche avide. Je revois l'ombre de tes hanches, lente danse où le temps perdait son nom, tes doigts qui creusaient des sillons dans mon dos, comme pour y graver l'urgence d'un corps qui se souvient. La chambre garde en elle le rire étouffé, le craquement du lit, ces silences lourds où tout se disait sans un mot, sans un son. Seuls nos souffles en désordre, nos peaux qui s'appelaient, nos bouches qui mentaient en promettant l'impossible. Et maintenant, l'absence est un poids, un fruit mûr qui éclate entre mes mains. Je cherche en vain la trace de tes lèvres, le goût du sel, la marque de tes dents, tout ce qui fut et qui n'est plus, sauf dans ce parfum qui me hante, ce parfum qui ment, qui dit "Reviens" Didier Guy

Le vert qui ment

 

Sur l'écran, un faux raisonnement danse,
vert acide, presque insolent,
et moi, étendu comme un spectateur vain,
je cherche une vérité qui ne tiendra pas.

La lumière pixelise mes pensées,
chaque phrase s'effondre au ralenti,
les scènes défilent, criardes,
et ma fatigue devient un fauteuil.

Je me surprends à aimer ce mensonge,
parce qu'il colore mes veilles d'hiver,
parce qu'il fait taire les questions
que je n'ai plus la force de poser.

Didier Guy
  

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