Nuit Persistante

  Un souffle chaud traîne entre les draps défaits, reste d'un feu qui brûle encore sous la cendre. L'odeur de ta peau, ce musc qui jamais ne s'efface, colle à mes doigts, à ma bouche avide. Je revois l'ombre de tes hanches, lente danse où le temps perdait son nom, tes doigts qui creusaient des sillons dans mon dos, comme pour y graver l'urgence d'un corps qui se souvient. La chambre garde en elle le rire étouffé, le craquement du lit, ces silences lourds où tout se disait sans un mot, sans un son. Seuls nos souffles en désordre, nos peaux qui s'appelaient, nos bouches qui mentaient en promettant l'impossible. Et maintenant, l'absence est un poids, un fruit mûr qui éclate entre mes mains. Je cherche en vain la trace de tes lèvres, le goût du sel, la marque de tes dents, tout ce qui fut et qui n'est plus, sauf dans ce parfum qui me hante, ce parfum qui ment, qui dit "Reviens" Didier Guy

L'écran sanctuaire

 

Le verre noir reçoit mes gestes d'orant,
mes doigts cherchent la grâce dans le silence.
Je m'agenouille devant ce dieu vacant,
attendant qu'il m'accorde sa présence.

La lumière viendra, je le sais bien,
comme jadis les vitraux dans les chapelles.
Mais pour l'instant, ce vide est mon lien,
cette absence est ma prière la plus belle.

Je contemple le noir comme un autel,
où mes espoirs se posent sans réponse.
L'adoration moderne est cruelle :
On prie ce qui jamais ne s'annonce.

Pourtant je reste là, dans cette attente,
fidèle à ce rite du quotidien.
Ma foi numérique est suffisante
pour croire encore en ce dieu machinien.

Didier Guy

  

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