L'Inertie Turquoise

  Je porte en moi ce vide pâle et dur, cette couleur qui n'appartient qu'aux lames. Turquoise comme un ciel d'hiver trop pur, comme l'acier qui nie les flammes. Mon corps avance, mais ma volonté dort. Les gestes tombent sans raison ni force. Je connais la saveur métallique du sort : Celle du fer qui traverse l'écorce. Rie ne me pousse, rien ne me retient. Je suis l'acteur d'un théâtre sans pièce. Le temps s'écoule, étranger et lointain, Pendant que mon âme s'endurcit et se glace. J'ai goûté cette immobilité froide, ce spleen aux reflets de cuivre et d'azur. Mon existence : une parenthèse vide, un silence taillé dans le métal obscur. Didier Guy

L'écran sanctuaire

 

Le verre noir reçoit mes gestes d'orant,
mes doigts cherchent la grâce dans le silence.
Je m'agenouille devant ce dieu vacant,
attendant qu'il m'accorde sa présence.

La lumière viendra, je le sais bien,
comme jadis les vitraux dans les chapelles.
Mais pour l'instant, ce vide est mon lien,
cette absence est ma prière la plus belle.

Je contemple le noir comme un autel,
où mes espoirs se posent sans réponse.
L'adoration moderne est cruelle :
On prie ce qui jamais ne s'annonce.

Pourtant je reste là, dans cette attente,
fidèle à ce rite du quotidien.
Ma foi numérique est suffisante
pour croire encore en ce dieu machinien.

Didier Guy

  

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