Le Coureur et l'Ombre

 

Le vent porte la foulée ardente,
un souffle vif sur les pavés neufs. L'élan triomphe.
Pourtant, sous l'horizon, une ombre patiente
dessine, du doigt, les sentiers autrefois rêvés.

Je cours vers l'aube, muscles bandés,
chaque foulée arrache un cri au bitume.
La victoire brille, ses promesses salées
m'aveuglent, j'oublie que tout se consume.

Mais derrière, elle attend, silhouette fidèle,
cette part de moi qui traîne les pieds.
Elle connaît les routes que je n'ai plus qu'elle,
les rêves perdus dans ma course effrénée.

Faut-il ralentir pour l'entendre ?
Ou fuir jusqu'à ce que mon corps plie ?
Entre l'homme qui fonce et celui qui veut comprendre,
le crépuscule seul tranche, sans répit.

Didier Guy
  

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