L'étable des commencements

  Dans la paille qui crépite sous le poids des genoux, un enfant respire, fragile lumière du monde. Les bergers ont quitté leurs troupeaux pour ce rendez-vous, où l'humanité tremblante vers le ciel se confond. Les étoiles ce soir ne sont plus seulement belles, elles tracent des routes que personne ne connaît, vers ce lieu humble où brûle une flamme éternelle, où l'espoir prend chair dans un cri qui vient de naître. Les bêtes se taisent, témoins de l'instant sacré, leurs souffles mêlés à celui du nouveau-né. Un homme debout veille, les mains encore tremblantes, une femme sourit malgré la fatigue pesante. Et moi, berger parmi d'autres, je sens mon cœur se fendre : Devant tant de faiblesse habite une force immense. La paille devient or quand l'amour y vient descendre, quand le miracle simple traverse notre absence. Nous sommes là, genoux ployés, âmes offertes, devant cette promesse née dans le dénuement. L'étable sent la vie, la sueur et la terre, mais aussi qu...

Le Goût du Presque

 

J'ai appris à rire quand le cœur se fend,
à trouver dans l'amertume un parfum sucré.
L'espoir s'accroche encore, têtu, battant,
comme un fruit trop mûr qu'on refuse d'abandonner.

Il y a cette douceur dans ce qui blesse,
un sourire en coin face aux jours contraires.
Je cultive l'ironie avec tendresse,
comme on garde un secret qu'on ne veut pas taire.

Le rose des illusions colore mes nuits,
teinte fragile sur un monde en grisaille.
Je savoure chaque instant de ce qui fuit,
chaque promesse brisée, chaque bataille.

Car résister, c'est aussi accepter
que la vie se joue entre rire et sanglot,
que l'on peut, d'un même souffle, célébrer
ce qui nous déchire et ce qui nous rend beau.

Didier Guy 
  

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