Les Racines de l'Aube

 

Je respire l'écorce, le vent des cimes,
un souffle lourd de terre et de rosée.
Mes poumons sont des bois, des chênes immenses,
où chaque inspiration creuse un sentier.

La mousse y croît, lente et tenace,
sur les parois usées par l'hiver.
Je crache des feuilles, des branches basses,
et le monde en moi se met à reverdir.

Aucun médecin ne comprend cette sève,
ce vert qui monte, qui brûle sans flamme.
Je suis l'arbre et la forêt, je me lève
quand la nuit se déchire sous mes branches.

Didier Guy
  

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