L'Obsidienne lèche les vitrines de soufre

  Dans les temples de verre, le désir rampe, noir brillant qui consume et s'accroche. Les soldes hurlent comme des lampes qui dévorent l'âme sans reproche. J'ai vendu mes heures contre du chrome, mes silence pour des écrans vides. La foule avance tel un fantôme vers des promesses toujours plus avides. Le soufre monte de chaque affiche, promettant le bonheur à crédit. Nous sommes devenus si riches en manques qu'on nous a prédits. L'obsidienne coule dans mes veines, froide, dure, reflet du néant. Je cherche encore ce qui m’enchaîne à ces autels du faux vivant. Didier Guy Die deutsche Übersetzung des Gedichts ist hier verfügbar.

Les Racines de l'Aube

 

Je respire l'écorce, le vent des cimes,
un souffle lourd de terre et de rosée.
Mes poumons sont des bois, des chênes immenses,
où chaque inspiration creuse un sentier.

La mousse y croît, lente et tenace,
sur les parois usées par l'hiver.
Je crache des feuilles, des branches basses,
et le monde en moi se met à reverdir.

Aucun médecin ne comprend cette sève,
ce vert qui monte, qui brûle sans flamme.
Je suis l'arbre et la forêt, je me lève
quand la nuit se déchire sous mes branches.

Didier Guy
  

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