L'Inertie Turquoise

  Je porte en moi ce vide pâle et dur, cette couleur qui n'appartient qu'aux lames. Turquoise comme un ciel d'hiver trop pur, comme l'acier qui nie les flammes. Mon corps avance, mais ma volonté dort. Les gestes tombent sans raison ni force. Je connais la saveur métallique du sort : Celle du fer qui traverse l'écorce. Rie ne me pousse, rien ne me retient. Je suis l'acteur d'un théâtre sans pièce. Le temps s'écoule, étranger et lointain, Pendant que mon âme s'endurcit et se glace. J'ai goûté cette immobilité froide, ce spleen aux reflets de cuivre et d'azur. Mon existence : une parenthèse vide, un silence taillé dans le métal obscur. Didier Guy

Nuit Persistante

 

Un souffle chaud traîne entre les draps défaits,
reste d'un feu qui brûle encore sous la cendre.
L'odeur de ta peau, ce musc qui jamais
ne s'efface, colle à mes doigts, à ma bouche avide.

Je revois l'ombre de tes hanches,
lente danse où le temps perdait son nom,
tes doigts qui creusaient des sillons
dans mon dos, comme pour y graver
l'urgence d'un corps qui se souvient.

La chambre garde en elle
le rire étouffé, le craquement du lit,
ces silences lourds où tout se disait
sans un mot, sans un son.
Seuls nos souffles en désordre,
nos peaux qui s'appelaient,
nos bouches qui mentaient
en promettant l'impossible.

Et maintenant, l'absence est un poids,
un fruit mûr qui éclate entre mes mains.
Je cherche en vain la trace de tes lèvres,
le goût du sel, la marque de tes dents,
tout ce qui fut et qui n'est plus,
sauf dans ce parfum qui me hante,
ce parfum qui ment,
qui dit "Reviens"

Didier Guy
  

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