Philanthropie de Bitume

  Je connais cette odeur d'or mêlée au pavé froid Où elle distribue son pain sous les porches de fer Les étoiles se partagent comme on bâtit un toit Entre ceux qui n'ont rien que leurs cicatrices d'hier Je l'ai vue ce jour-là tendre sa main ouverte un geste de pierre taillée dans la nécessité La philanthropie n'est pas ce que l'on nous vante C'est ce regard qui brille au creux de la cité Dans un lieu où le béton respire la détresse Elle construit des ponts avec des miettes de survie Je marche à ses côtés sur ce chemin de rudesse Où l'humanité s'élève quand tout s'écroule ici Didier Guy Die deutsche Übersetzung des Gedichts ist hier verfügbar.

La Flamme du Foyer

 

Le calendrier avance, et décembre revient,
portant sur ses épaules le froid d'une année.
La route que je connais me serre comme un étau,
chaque pierre, chaque virage, chaque détour.

Trois mois j'ai fait ce trajet, matin et soir,
l'angoisse au ventre, le cœur en bataille.
Aujourd'hui encore, mes mains tremblent sur le volant,
et cette boule remonte, fidèle compagne.

Ils me disent d'aller là-bas, sous la terre gelée,
mais je refuse ce lieu où tu n'es plus vraiment.
Je préfère allumer une bougie ici, chez nous,
où ta présence habite encore les murs silencieux.

Les fêtes approchent comme une sentence,
avec leurs lumières qui ne réchauffent rien.
Je travaillerai pour oublier les heures vides,
jusqu'à ce que janvier nous libère enfin.

Mais des mains se tendent, et je les reconnais,
celles qui t'ont connu avant que je n'arrive.
Leur message vient creuser un sillon dans ma poitrine,
un réconfort douloureux qui dit : tu n'est pas seule.

Alors j'attends le printemps, les beaux jours promis,
quand nous pourrons nous retrouver autour d'une table.
Quand la douceur du temps aura pansé les plaies,
et que ton nom pourra se dire sans que je me brise.

Didier Guy 

Die deutsche Übersetzung des Gedichts ist hier verfügbar.

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