L'étable des commencements

  Dans la paille qui crépite sous le poids des genoux, un enfant respire, fragile lumière du monde. Les bergers ont quitté leurs troupeaux pour ce rendez-vous, où l'humanité tremblante vers le ciel se confond. Les étoiles ce soir ne sont plus seulement belles, elles tracent des routes que personne ne connaît, vers ce lieu humble où brûle une flamme éternelle, où l'espoir prend chair dans un cri qui vient de naître. Les bêtes se taisent, témoins de l'instant sacré, leurs souffles mêlés à celui du nouveau-né. Un homme debout veille, les mains encore tremblantes, une femme sourit malgré la fatigue pesante. Et moi, berger parmi d'autres, je sens mon cœur se fendre : Devant tant de faiblesse habite une force immense. La paille devient or quand l'amour y vient descendre, quand le miracle simple traverse notre absence. Nous sommes là, genoux ployés, âmes offertes, devant cette promesse née dans le dénuement. L'étable sent la vie, la sueur et la terre, mais aussi qu...

L'attente sous la neige

 

Les toits portent le blanc comme un manteau de foi,
et dans ce froid serein, une voix s'élève encore.
L'enfant scrute la nuit, les yeux pleins d'autrefois,
guettant celui qui vient quand le givre se dore.

Les cheminées fument, cathédrales du silence,
où chaque flammèche devient un cri d'espoir.
Il y dépose tout : sa ferveur, sa croyance,
ces rêves cristallins qui fondent au matin noir.

Les flocons sur la vitre dessinent des visages,
fantômes d'un bonheur promis par les légendes.
L'hiver n'est qu'un passage, un lumineux mirage,
où la magie transforme chaque seconde qui pend.

Il attend, cœur battant contre le temps qui passe,
que l'aube révèle enfin la merveille annoncée.
Car dans ce gel têtu persiste encore la grâce
d'un monde où l'impossible reste à portée. 

Didier Guy

Die deutsche Übersetzung des Gedichts ist hier verfügbar.

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