Illusions du Marché

  Dans les vitrines, des promesses scintillent, des rêves en carton, façonnés pour plaire. L'éclat du rouge, comme un cri qui s'agite, masque les douleurs que le cœur ne sait taire. Achète ta joie, mais à quel prix, dis-moi ? Les sourires vendus, goûts amers de l'absence, une lueur trompeuse, un reflet de choix, des ombres dansent, mènent à la décadence. Les rêves sont des pièces, échangées pour rien, les mots sont des chaînes, ligotant notre être. L'illusion d'un monde, un festin sans lendemain, le désir se fane, mais l'appétit s'apprête. Didier Guy

Le Chant du Clown de la Route

Sur l’asphalte aux reflets du soir,

un homme en costume de couleur vive,

sous son sourire, un étrange savoir,

que cachait son visage, tout enjôleur, furtif.


Le vent portait sa voix d’un ton suave,

il entra, léger, dans mon camion,

à ses pieds, une étrange cave,

une valise en banane, son compagnon.


« Ami des routes, » chantait il sans trêve,

« La nuit est sombre mais pleine de joie, »

Sa musique m’entraînait en rêve,

pourtant l’ombre glissait sous sa voix.


Des fantômes dansaient dans le halo,

sous les lueurs fuyantes de l’asphalte,

silencieux, ils tournaient en solo,

et mon cœur sentait un froid, un élan de halte.


Il murmura, fixant l’horizon,

« Que ferais tu pour sauver une âme en peine ? »

Sa question perçait comme un glaçon,

un dilemme glissant dans une phrase sereine.


Puis l’air se fit plus dense et glacé,

les formes flottaient autour de moi,

et son rire triste, entrecoupé,

me laissa seul dans la brume et l’effroi.

Didier Guy


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