Sur l’asphalte aux reflets du soir,
un homme en costume de couleur vive,
sous son sourire, un étrange savoir,
que cachait son visage, tout enjôleur, furtif.
Le vent portait sa voix d’un ton suave,
il entra, léger, dans mon camion,
à ses pieds, une étrange cave,
une valise en banane, son compagnon.
« Ami des routes, » chantait il sans trêve,
« La nuit est sombre mais pleine de joie, »
Sa musique m’entraînait en rêve,
pourtant l’ombre glissait sous sa voix.
Des fantômes dansaient dans le halo,
sous les lueurs fuyantes de l’asphalte,
silencieux, ils tournaient en solo,
et mon cœur sentait un froid, un élan de halte.
Il murmura, fixant l’horizon,
« Que ferais tu pour sauver une âme en peine ? »
Sa question perçait comme un glaçon,
un dilemme glissant dans une phrase sereine.
Puis l’air se fit plus dense et glacé,
les formes flottaient autour de moi,
et son rire triste, entrecoupé,
me laissa seul dans la brume et l’effroi.
Didier Guy
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire