Le Vocabulaire des Pierres Creuses

  La roche défait son squelette de mémoire, chaque grain se détache comme un verbe qu'on efface, le calcaire ne charrie plus rien qu'un arrière-goût de soufre dans sa grimace. Je regarde s'effriter ces syllabes sans poids qui composent jadis des récits dans l'eau, aujourd'hui le minéral se fige sous mes doigts, lisse de tous les mythes qu'il perd comme un fardeau. La pluie est cette correctrice patiente qui décline l'absence au future antérieur, les strates récitent leur propre descente dans un argot de roc devenu intérieur. La grève se jonche d'une syntaxe indéchiffrable, grise comme la cendre des archives noyées, j'y traque un indice, quelque chose de palpable, mais la marée dissout même ce que le temps a ployé La pierre a tout perdu de son vocabulaire, il ne subsiste qu'un galet aveugle et rond, seul sous un ciel sans grammaire Didier Guy

Sous le Poids du Temps

Sur la scène d'un monde en friche,

les voix s’élèvent, un cri de riches.

Des promesses comme bulles de savon,

éclatent, laissent un amer frisson.



L’avenir se dessine en spirale,

entre espoir et douleur, le bal.

Une étoile filante préfigure,

le chaos d'une douce rupture.



Au cœur des âmes, l’angoisse croît,

et les craintes en vagues de froid.

Des tonnes de mémoire enchaînent,

les récits s'enflamment, se déchaînent.



La vérité, un puits de lumière,

entre ombre et foi, une frontière.

Quand la voix du peuple s'embrase,

sur les cendres, renaissent les phases.  


Didier Guy


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