Illusions du Marché

  Dans les vitrines, des promesses scintillent, des rêves en carton, façonnés pour plaire. L'éclat du rouge, comme un cri qui s'agite, masque les douleurs que le cœur ne sait taire. Achète ta joie, mais à quel prix, dis-moi ? Les sourires vendus, goûts amers de l'absence, une lueur trompeuse, un reflet de choix, des ombres dansent, mènent à la décadence. Les rêves sont des pièces, échangées pour rien, les mots sont des chaînes, ligotant notre être. L'illusion d'un monde, un festin sans lendemain, le désir se fane, mais l'appétit s'apprête. Didier Guy

L’Inaltérable Clarté de Livermore

Dans l'atelier des forges, un secret repose,


un gardien de la lumière, immobile et silencieux,


depuis mille neuf cent un, son éclat propose,


l’ampoule de Livermore, farouche, précieuse, mais joyeux.



Créée par les mains de Chaillet, sous Shelby Electric,


son filament brave le temps, défiant l’usure,


un don de Dennis Bernal, sublime et unique,


elle veille sur Livermore, précautionneuse et pure.



Soixante watts hier, aujourd'hui moins d'éclat,


sa flamme pâlit mais jamais ne s’éteint,


chaque seconde qui fuit l’éloigne du trépas,


elle triomphe de l’obsolescence, sans frein.



Trois déménagements, des pannes rares et légères,


un million d’heures d’une loyauté infinie,


le Guinness l’élève, au sommet des lumières,


de toutes les ampoules, la plus jeune, infinie.



Une caméra scrute ses feux infinis,


observatrice obstinée de son courage obstiné,


ce centenaire lumineux, témoin des amnésies,


rayonne encore quand d’autres ont déserté.



Petite merveille d’une époque disparue,


qui nous prouve que l’intangible peut vivre,


l’ampoule de Livermore, figée et attendue,


nous éclaire des vestiges de ce qu'on désire.



Didier Guy

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