et le jour pointe ses doigts incertains
comme un voleur qui hésite à prendre
ce qui déjà lui glisse entre les mains.
La rosée, perles d'un collier fragile,
s'accroche aux herbes en frissons,
reflets brisés d'étoiles mortes
qui refusent de quitter le champs.
Nous guettons, avides de miracles,
cette lente agonie des ténèbres,
croyant y voir une naissance
alors que c'est le même sang
Chaque rayon est un mensonge doré,
chaque lueur une vielle blessure,
le ciel se pare de fards subtils
pour cacher ses rides bleutées.
L'horizon boit la lumière en cachette,
la digère en ombres allongées,
tandis que nous, éphémères stupides,
y cherchons des présages.
Regarde comme tout est identique :
Les arbres gardent leur posture de deuil,
les pierres leur indifférences millénaire,
seul change l'angle de la lumière.
Et pourtant, nous tendons les bras,
comme si cette aube-ci, enfin,
porterait autre chose que l'habituel
adieu déguisé en bonjour.
Didier Guy
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