Le ciel a replié son grand drapeau d'azur
sur la colline où vibre un arbre aux bras impurs.
Des monstres nuageux crèvent leurs flancs de pierre,
l'astre-roi fuit, saigné par l'horrible mystère.
L'histoire se disloque en un fracas de foudre !
La vie et la mort s'affrontent, leurs os vont se moudre.
Le supplicié, vaste, absorbe en ses plaies
les crimes des vivants, buveur d'éternité.
Sur le crâne du monde, balayé d'ouragans,
se tord la verticale d'un amour fulgurant.
Le sol se fend, voyant l'incroyable alchimie :
L'absolu s'agenouille aux pieds du temps qui plie !
Ses paumes trouées griffent l'horizon fou
comme pour l'arracher de ses milliers de clous.
Le cœur ralentit, mais chaque goutte versée
contient des univers que nul n'avait pensés.
Le fluide vermeil baptise la roche avide,
chaque perle cramoisie est un monde liquide.
Le firmament se brise sous un hurlement pur
qui déchire les siècles et leurs voûtes obscure !
Dans ce râle ultime qui fait trembler l'espace,
jaillit déjà l'éclair d'une nouvelle race.
Les spectateurs aveugles ne peuvent concevoir
que cette apocalypse est l'aube d'un espoir.
Didier Guy
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