le numérique étend ses eaux envahissantes,
où nagent, se croisent, s'agitent sans repos
des visages de ceux qui prétendent aux trônes.
L'orangé d'un pouvoir, grotesque dans ses poses,
apparaît, disparaît sur l'écran en bourreaux.
Ces sphinx modernes, rois des temps technologiques,
déversent sans pudeur leurs paroles illogiques.
Les hommes, fascinés par ce flux infernal,
restent, les yeux rivés sur ce théâtre étrange,
où le même acteur, dans un horrible mélange,
répète son discours monotone et banal.
Ô peuple ! Vois-tu pas cette mer qui t'inonde,
cette vague d'images qui submerge ton monde ?
L'algorithme, tyran aux invisibles mains,
te nourrit de poison qu'il nomme vérité,
tandis que ton esprit, lentement enchaîné,
perd sa liberté sainte aux profits souverains.
Mais l'homme n'est pas né pour cette servitude !
Qu'il rompe ses liens, qu'il cherche solitude !
Qu'il retrouve la terre et ses profonds secrets !
Loin des écrans brûlants qui consument les âmes,
la nature attend, calme, éternelle flamme,
et la pensée libre, son plus noble bienfait.
Dans ce siècle où la machine étend son empire,
où le réel s'efface sous ce qu'on veut écrire,
sois ton propre gardien, conscience en éveil !
Le droit de refuser ce flot d'images vaines
est le dernier rempart contre ces phénomènes
qui font de nos esprits un inquiet sommeil.
Didier Guy
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