Illusions du Marché

  Dans les vitrines, des promesses scintillent, des rêves en carton, façonnés pour plaire. L'éclat du rouge, comme un cri qui s'agite, masque les douleurs que le cœur ne sait taire. Achète ta joie, mais à quel prix, dis-moi ? Les sourires vendus, goûts amers de l'absence, une lueur trompeuse, un reflet de choix, des ombres dansent, mènent à la décadence. Les rêves sont des pièces, échangées pour rien, les mots sont des chaînes, ligotant notre être. L'illusion d'un monde, un festin sans lendemain, le désir se fane, mais l'appétit s'apprête. Didier Guy

Langueur Mystique

L'aube grise s'étend, sans âme,
sur des mondes indifférents.
Le ciel n'est plus divine flamme
mais voile aux plis désespérants.

Ta voix qui chantait sur les cimes
s'est perdue au vent du matin.
Les chants jadis les plus sublimes
sont devenus souffle incertain.

Comme un vitrail que nul n'éclaire,
l'âme se vide lentement.
On marche sans but, solitaire,
dans l'infini désarmement.

L'espoir qui brillait comme une source
s'est tari dans un sable obscur.
L'amour a détourné sa course,
laissant brisé l'élan si pur.

Plus rien n'atteint le cœur malade
où le vide creuse ses trous.
La grâce n'est plus qu'une ballade
dont nous ignorons les remous.

Ces instant clairs, ces heures vives,
ne sont que spectres effacés.
Au fond de nos âmes plaintives,
le froid des longs hivers glacés.

"Il pleure en mon cœur"
"Comme il pleut sur la ville..."

Didier Guy

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