pour nommer ce qui n'a pas de nom.
Mais les mots sont déjà partis,
et les livres ferment leurs ponts.
Les coupables ont des costumes,
des cravates, des agendas pleins.
On serre des mains, on compte les sommes,
et l'on enterre les chagrins.
Un enfant pleure quelque part,
mais personne ne lève les yeux.
On parle de paix, de hasard,
de lendemains bien plus pieux.
Les cartes sont des labyrinthes,
où se perdent les vérités.
On y marque d'un trait discret
les villes qu'on a oubliées.
Les horloges tournent à l'envers,
les montres sont toutes faussées.
Le temps n'est qu'un jeu de lumière,
une absence qu'on a balayée.
Et quand vient l'heure des comptes,
quand les murs gardent leur secret,
on s'aperçoit que le monde
a depuis longtemps détourné les yeux.
Didier Guy
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