Illusions du Marché

  Dans les vitrines, des promesses scintillent, des rêves en carton, façonnés pour plaire. L'éclat du rouge, comme un cri qui s'agite, masque les douleurs que le cœur ne sait taire. Achète ta joie, mais à quel prix, dis-moi ? Les sourires vendus, goûts amers de l'absence, une lueur trompeuse, un reflet de choix, des ombres dansent, mènent à la décadence. Les rêves sont des pièces, échangées pour rien, les mots sont des chaînes, ligotant notre être. L'illusion d'un monde, un festin sans lendemain, le désir se fane, mais l'appétit s'apprête. Didier Guy

Les Ponts Aériens

Entre l'abîme obscure et l'azur qui se meurt,

des fils d'argent maudits, pâles et sans demeure,

tordent leur grâce vaine en un frêle combat,

comme un soupir de vierge égaré sous les draps.


Ô ces arches de deuil, ces invisibles chaînes !

elles portent en elles, comme un sanglot qui traîne,

l'âpre parfum des lys nés sous des cieux lointains,

défis muet au vent, aux moqueurs éteints.


Leur force est dans leur chute, et leur gloire est d'être

un vertige savant, un désir de renaître.

Ni tout à fait chair, ni tout à fait esprit,

ils boivent l'infini et pourrissent debout.


Que disent-ils, ces fils, ces pleureuses chimères ?

Que tout attachement, fût-il né de misères,

est un temple croulant où l'homme, roi déchu,

baise l'espoir, miroir terni, mais jamais vu.


Didier Guy


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