lundi 14 avril 2025

Les Ponts Aériens

Entre l'abîme obscure et l'azur qui se meurt,

des fils d'argent maudits, pâles et sans demeure,

tordent leur grâce vaine en un frêle combat,

comme un soupir de vierge égaré sous les draps.


Ô ces arches de deuil, ces invisibles chaînes !

elles portent en elles, comme un sanglot qui traîne,

l'âpre parfum des lys nés sous des cieux lointains,

défis muet au vent, aux moqueurs éteints.


Leur force est dans leur chute, et leur gloire est d'être

un vertige savant, un désir de renaître.

Ni tout à fait chair, ni tout à fait esprit,

ils boivent l'infini et pourrissent debout.


Que disent-ils, ces fils, ces pleureuses chimères ?

Que tout attachement, fût-il né de misères,

est un temple croulant où l'homme, roi déchu,

baise l'espoir, miroir terni, mais jamais vu.


Didier Guy


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Poids du Silence

Dans l'azur immobile, je flotte suspendu entre ciel et néant, le vide m'étreint, me caresse de ses doigts froids et transparent. Cha...