les voix innommables qui l'ont traversée,
comme une cavité spiralée retient
le bruit lointain d'une mer agitée.
Quand la foule se presse dans ses artères,
est-ce le présent qui hurle sa cadence,
ou le passé qui refuse de se taire,
prisonnier des façades en permanence?
Dans les ruelles où le jour s'est enfui,
les bruits s'estompent sous le manteau nocturne.
Restent alors, mystérieuses dans la nuit,
ces vibrations que l'asphalte taciturne
A conservées comme un précieux secret.
Que racontent ces rumeurs emprisonnées?
L'histoire d'un amour jadis discret?
Le cri d'une jeunesse abandonnée?
Quand le silence enfin prend possession
des avenues soudainement délaissées,
l'invisible devient comme une procession
de fantômes aux existences effacées.
Mais dans le calme, la ville nous révèle
que sous le vacarme et l'agitation,
persiste la trace, fragile mais réelle,
de chaque pas, de chaque respiration.
Didier Guy
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