Illusions du Marché

  Dans les vitrines, des promesses scintillent, des rêves en carton, façonnés pour plaire. L'éclat du rouge, comme un cri qui s'agite, masque les douleurs que le cœur ne sait taire. Achète ta joie, mais à quel prix, dis-moi ? Les sourires vendus, goûts amers de l'absence, une lueur trompeuse, un reflet de choix, des ombres dansent, mènent à la décadence. Les rêves sont des pièces, échangées pour rien, les mots sont des chaînes, ligotant notre être. L'illusion d'un monde, un festin sans lendemain, le désir se fane, mais l'appétit s'apprête. Didier Guy

Vibrations dans la Pierre

La ville garde en ses murs de verre et d'acier
les voix innommables qui l'ont traversée,
comme une cavité spiralée retient
le bruit lointain d'une mer agitée.

Quand la foule se presse dans ses artères,
est-ce le présent qui hurle sa cadence,
ou le passé qui refuse de se taire,
prisonnier des façades en permanence?

Dans les ruelles où le jour s'est enfui,
les bruits s'estompent sous le manteau nocturne.
Restent alors, mystérieuses dans la nuit,
ces vibrations que l'asphalte taciturne

A conservées comme un précieux secret.
Que racontent ces rumeurs emprisonnées?
L'histoire d'un amour jadis discret?
Le cri d'une jeunesse abandonnée?

Quand le silence enfin prend possession
des avenues soudainement délaissées,
l'invisible devient comme une procession
de fantômes aux existences effacées.

Mais dans le calme, la ville nous révèle
que sous le vacarme et l'agitation,
persiste la trace, fragile mais réelle,
de chaque pas, de chaque respiration.

Didier Guy

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