L'hiver mord nos noms sur ses lèvres salées
Je ramasse les débris de tes rires anciens
Le vent les polit en galets syldaves
La nuit coud nos ombres avec du fil blanc
Chaque point de suture est un infini lent
J'invente une langue où "nous" se décline
Au futur antérieur, mode orphelin
Les miroirs boivent nos reflets perdus
Leurs gorges profondes gardent nos vertus
Un ange de verre compte nos fautes
Son aile se brise en virgules hautes
Je déchiffre l'heure au cadran des morts
Les aiguilles mangent nos corps sans remords
ta voix n'est plus qu'un sillon de brume
Où germe l'absence en fleurs de rhum
Le temps est un livre mal relié
Où chaque chapitre fond sous mes pieds
Je cherche ton ombre entre deux phrases
Mais la neige a mangé toutes les cases
Il ne reste qu'un point final
Un astre éteint sur un banc de métal
Le givre écrit ce que je n'ose dire
L'adieu était déjà dans le premier soupir
Didier Guy
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