Illusions du Marché

  Dans les vitrines, des promesses scintillent, des rêves en carton, façonnés pour plaire. L'éclat du rouge, comme un cri qui s'agite, masque les douleurs que le cœur ne sait taire. Achète ta joie, mais à quel prix, dis-moi ? Les sourires vendus, goûts amers de l'absence, une lueur trompeuse, un reflet de choix, des ombres dansent, mènent à la décadence. Les rêves sont des pièces, échangées pour rien, les mots sont des chaînes, ligotant notre être. L'illusion d'un monde, un festin sans lendemain, le désir se fane, mais l'appétit s'apprête. Didier Guy

La Carte des Fièvres

Le soleil couchant fond comme cire,
sur deux peaux qui se souviennent
d'un alphabet et gestes anciens,
traduit en silence, feuille à feuille.

Leurs souffles nouent l'air tiède,
inventant des langues sans grammaire.
Chaque touche est un pacte signé,
sous les paupières des constellations.

Rien n'est perdu, tout brûle encore :
L'ombre avance, mais lentement,
comme si la nuit craignait
d'éteindre ce qui déjà la défie.

Le temps s'égare au bord des lèvres,
où se répète sans fin un seul mot.
L'aube viendra, mais pour l'instant,
ils sont l'heure que rien ne décompte.

Didier Guy

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Sous la peau du silence

L' Encre Vive

L'oubli en 4G