Illusions du Marché

  Dans les vitrines, des promesses scintillent, des rêves en carton, façonnés pour plaire. L'éclat du rouge, comme un cri qui s'agite, masque les douleurs que le cœur ne sait taire. Achète ta joie, mais à quel prix, dis-moi ? Les sourires vendus, goûts amers de l'absence, une lueur trompeuse, un reflet de choix, des ombres dansent, mènent à la décadence. Les rêves sont des pièces, échangées pour rien, les mots sont des chaînes, ligotant notre être. L'illusion d'un monde, un festin sans lendemain, le désir se fane, mais l'appétit s'apprête. Didier Guy

Le Codex qui s'assoupit

La couverture se soulève une dernière fois,
paupière lourde de phrases trop lues,
les mots, fatigués, glissent vers l'entre-deux,
où le sens  s'efface en plis de velours.

Le dos s'incurve contre l'étagère,
comme un dormeur contre l'épaule du temps.
Plus de murmures entre les lignes,
seules la poussière danse dans la lumière.

Même le titre s'est estompé,
lettres mangées par la soif du noir.
On devine encore un "A" ou un "R",
fantômes d'une histoire qui refuse de partir.

Didier Guy

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