Illusions du Marché

  Dans les vitrines, des promesses scintillent, des rêves en carton, façonnés pour plaire. L'éclat du rouge, comme un cri qui s'agite, masque les douleurs que le cœur ne sait taire. Achète ta joie, mais à quel prix, dis-moi ? Les sourires vendus, goûts amers de l'absence, une lueur trompeuse, un reflet de choix, des ombres dansent, mènent à la décadence. Les rêves sont des pièces, échangées pour rien, les mots sont des chaînes, ligotant notre être. L'illusion d'un monde, un festin sans lendemain, le désir se fane, mais l'appétit s'apprête. Didier Guy

Les pierres ont des souvenirs rouges

Dans les veines du mur palpite une saison,

une plainte figée, gravée sans pardon.

Chaque brique enferme un serment brisé,

rouge séché, durci, dans l'ombre posée.


Ils n'avaient que leurs poings pour vérité,

des cris rugueux à la place d'un traité.

Des corps sans nom, fauchés sans égard,

offerts au béton comme de vains étendards.


Les balles s'enfonçaient sans remords,

et la poussière, complice, scellait le sort.

Le silence s'est bâti sur leurs torses,

mais le ciment saigne encore sous la force.


Didier Guy


 

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