mercredi 21 mai 2025

Les pierres ont des souvenirs rouges

Dans les veines du mur palpite une saison,

une plainte figée, gravée sans pardon.

Chaque brique enferme un serment brisé,

rouge séché, durci, dans l'ombre posée.


Ils n'avaient que leurs poings pour vérité,

des cris rugueux à la place d'un traité.

Des corps sans nom, fauchés sans égard,

offerts au béton comme de vains étendards.


Les balles s'enfonçaient sans remords,

et la poussière, complice, scellait le sort.

Le silence s'est bâti sur leurs torses,

mais le ciment saigne encore sous la force.


Didier Guy


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

L' Encre Vive

L'encre coule, rouge et vive, sur la page, elle s'étale, une vie naît, fugitive, sous la main qui la révèle. Le poète, tel un créate...