Le poids des chaînes dorées

  Le fil invisible tissé dans l'ombre, un pacte tacite entre le maître et l'or. L'argent n'est plus qu'un mirage qui encombre, et l'esclave salarié paie son propre sort. Je vends mes heures contre une promesse vide, chaque matin, le même masque à enfiler. Les murs du bureau deviennent ma pyramide, où je bâtis la fortune d'un autre condamné. Le contrat parle de liberté, quelle ironie, quand chaque clause resserre un peu plus l'étau. Je négocie ma vie contre des garanties, pendant que d'autres comptent mes numéros. Ils appellent cela dignité, épanouissement, mais je reconnais les barreaux sous le vernis. L'or coule vers le haut silencieusement, et moi, je reste là, attendant mon prix. Parfois je rêve de briser cette alliance, de reprendre ce temps vendu au plus offrant. Mais la peur me cloue dans cette soumission immense, car l'esclave moderne craint plus que l'océan devant. Didier Guy

Spleen numérique

Mon cœur est un écran fissuré,
où glissent des larmes de données.
Le ciel, trop lourd de nuages pixelisés,
se noie dans le bruit des connexions perdues.

Je touche cette absence,
froid du verre, reflet sans visage.
Le clavier frémit (mais je n'écris pas),
et le monde se décharge en silence.

Didier Guy

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