Le poids des chaînes dorées

  Le fil invisible tissé dans l'ombre, un pacte tacite entre le maître et l'or. L'argent n'est plus qu'un mirage qui encombre, et l'esclave salarié paie son propre sort. Je vends mes heures contre une promesse vide, chaque matin, le même masque à enfiler. Les murs du bureau deviennent ma pyramide, où je bâtis la fortune d'un autre condamné. Le contrat parle de liberté, quelle ironie, quand chaque clause resserre un peu plus l'étau. Je négocie ma vie contre des garanties, pendant que d'autres comptent mes numéros. Ils appellent cela dignité, épanouissement, mais je reconnais les barreaux sous le vernis. L'or coule vers le haut silencieusement, et moi, je reste là, attendant mon prix. Parfois je rêve de briser cette alliance, de reprendre ce temps vendu au plus offrant. Mais la peur me cloue dans cette soumission immense, car l'esclave moderne craint plus que l'océan devant. Didier Guy

L'hiver en plein été

Le calendrier ment quand la neige tombe,

en plein juillet, sur mes pensées d'hier.

Le froid s'installe où régnait la lumière,

et mes souvenirs portent des chrysanthèmes.


Les saisons trahissent leur ordre ancien,

le présent s'arrête, figé dans l'étrange.

je marche dans l'été comme en décembre,

mes pas laissent des traces dans le blanc.


Le temps refuse d'avancer encore,

prisonnier d'un gel qui ne fond jamais.

Les heures s'accumulent comme des flocons,

recouvrant tout de leur silence gris.


Didier Guy

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