Atlas du sang et de l'absence

  Cette rue garde l'empreinte de tes pas, mon cœur est une cartographie sanguine et chaude. Chaque angle de bitume porte ton poids, chaque intersection demeure, lourde. Les veines tracent des méridiens secrets, longitude de l'attente, latitude du silence. Je marche dans ces lignes que tu as faites, cherchant la légende de ta présence. Les pavés ont mémorisé ta cadence, le vent transporte encore ton parfum salé. Mon sang dessine des frontières immenses, entre ce qui fut et ce qui reste brûlé. Je suis géographe de l'invisible, cartographe des instants disparus. Cette ville devient un pays illisible, où chaque rue mène vers le non-revenu. Mes artères sont des chemins sans retour, mes battements, des coordonnées perdues. Tu as traversé mon paysage intérieur, laissant des cicatrices comme des rues. Didier Guy

Quand le Ciel Cède aux Lèvres

 L'horloge s'est tue dans la maison vide,

le cadran gelé sur une heure ancienne.

Je cherche ton souffle dans l'air livide,

mais seul le silence me revient.


Ta bouche bleue, souvenir fragile,

se pose encore sur le marbre froid.

J'ai cru saisir l'instant immobile,

mais tout glisse entre mes doigts.


Le temps n'existe plus dans cette pièce,

juste un baiser qui refuse de finir.

Je reste là, figé dans la promesse

d'un amour que je ne peux retenir.


La pierre garde la trace de tes lèvres,

comme un sceau sur l'éternité.

Je suis ce veilleur sans fièvre,

gardien d'un passé arrêté.


Didier Guy

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