Le monde penche depuis que tu es partie,
un axe brisé que nul compas ne retient.
Le jaune n'est plus lumière, il est métal,
âcre sur la langue, brûlant dans la gorge.
Je marche dans des rues que je ne reconnais plus,
où chaque angle semble faussé d'un degré,
où les ombres tombent à contresens du soleil,
comme si la gravité elle-même doutait.
Tu as emporté l'aplomb des choses simples :
Le café du matin, l'équilibre des heures,
ce fil invisible qui maintenait debout
les jours ordinaires et leurs gestes tranquilles.
Maintenant tout vacille. Le jaune envahit,
couleur de l'absence, teinte du vertige,
goût ferreux qui persiste au fond du palais,
trace indélébile de ton départ brutal.
Je cherche un point fixe dans ce monde oblique,
mais tu étais ce centre, cet axe perdu.
reste ce basculement, cette inclinaison sourde,
et le jaune métallique qui ne s'efface pas.
Didier Guy
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