L'hiver et sa flamme

  Le gel sculpte en silence un monde de lumière, des doigts de glace écrivent sur le vitre. Le vent, ce loup affamé, griffe la nuit entière, mais la lampe veille, douce et solitaire. Sous le poids des souvenirs, le bois craque un peu, la chaleur s'étire, lente, comme un aveu. Chaque ombre au mur devient un refuge, quand le froid mord l'aube d'un baiser qui fuit. Je regarde la danse des reflets sur le plancher, un feu qui murmure sans jamais se lasser. L'hiver est là, mais dans ce cercle d'or, je sais que le printemps n'est qu'un rêve encore. Didier Guy Die deutsche Übersetzung des Gedichts ist hier verfügbar.

L'Écran bleu de l'Âme

 

La sélénité s'éteint dans le reflet glacé,
mon écran projette une lumière sans chaleur.
Je scrolle l'ennui, les heures défilent, tracées
par des pixels vides qui ignorent ma douleur.

Le wifi pulse, artère numérique et froide,
connecté partout, seul dans chaque instant.
Les notifications sonnent dans un monde qui évide
toute substance, tout contact vivant.

Je cherche un visage derrière les avatars,
une voix réelle sous les messages codés.
Mais la modernité garde ses masques et ses phares,
éclairant des routes où personne n'est allé.

Mon spleen se télécharge, lent, automatique,
application de tristesse en mode silencieux.
Je fixe l'écran bleu, surface métallique,
miroir d'une âme qui cherche d'autres cieux.

Didier Guy

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