L'Éclair de Givre

  L'ordre des saisons se brise et se renverse. Un été figé dort sous un linceul froid. Mais au cœur du blanc, une force perverse, ouvre une faille où le pourpre se voit. C'est un jet de braise en plein ciel de craie, un coup de couteau dans la chair du temps. Le gel sur la langue a la morsure du haï, un feu qui se prend dans les fils du vent. La loi est rompue, le théâtre bouleversé. L'hiver, en cœur, porte un jour consumé. Un signal bref dans l'immense pâleur, cicatrice ardente au flanc du malheur. Didier Guy Die deutsche Übersetzung des Gedichts ist hier verfügbar.

Quand la chimère s'attarde

 

Elle partit sans bruit, le matin se voila,
les draps gardaient encore la chaleur de sa peau.
J'ai refermé la porte, mais elle ne claqua,
le silence s'installa comme un poids trop lourd, trop tôt.

Son parfum flottait, accroché aux rideaux,
trois saisons durant, je l'ai respiré chaque jour.
Automne, hiver, printemps, ce fantôme si beau,
cette illusion beige qui masquait mon amour.

Chimère têtue, tu refuses de partir,
tu colles à mes vêtements, à mes nuits blanches.
Je t'ai cherchée partout, voulant te retenir,
mais tu n'es qu'un souvenir, une absence qui penche.

Le regret a ce goût, amer et doux à la fois,
comme un fruit qu'on n'a jamais osé mordre.
Elle est ailleurs maintenant, sous d'autres toits,
et moi je reste là, prisonnier de ce désordre.

Didier Guy
  

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Sous la peau du silence

L' Encre Vive

L'oubli en 4G