La voix qui saigne

  Je crache des mots comme on crache du sang, rouge vif, épais, collé aux lèvres. Les murs boivent ma colère, et l'encre sent la blessure ouverte. Pas de murmure, pas d'échos, juste ce cri qui fige en traces. Le silence après la chute, et l'odeur âcre de ce qui reste. Je ne suis pas un fantôme, même si la nuit me dévore. Ma voix est un coup de poing, un vermillon qui ne s'efface pas. Didier Guy

Quand l'enfance régnait sur le monde

 

Les pieds nus courraient sur l'herbe mouillée,
chaque flaque était un océan à conquérir.
Nos châteaux tenaient dans des branches nouées,
et l'aventure n'attendait qu'un soupir.

Le temps s'étirait comme un élastique d'or,
les heures n'avaient pas de nom, pas de poids.
On rentrait tard, les joues rouges encore,
les poches pleines de cailloux et de joie.

Pas de miroir pour juger nos visages,
seulement le rire franc d'un camarade.
La liberté n'avait pas besoin d'âge,
elle vivait dans chaque cavalcade.

Aujourd'hui le silence a pris leur place,
ces jeux d'enfants qu'on ne reverra plus.
Mais dans mon cœur, leur lumière tenace
brûle encore, même quand tout est perdu.

Didier Guy

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