La Flamme du Foyer

  Le calendrier avance, et décembre revient, portant sur ses épaules le froid d'une année. La route que je connais me serre comme un étau, chaque pierre, chaque virage, chaque détour. Trois mois j'ai fait ce trajet, matin et soir, l'angoisse au ventre, le cœur en bataille. Aujourd'hui encore, mes mains tremblent sur le volant, et cette boule remonte, fidèle compagne. Ils me disent d'aller là-bas, sous la terre gelée, mais je refuse ce lieu où tu n'es plus vraiment. Je préfère allumer une bougie ici, chez nous, où ta présence habite encore les murs silencieux. Les fêtes approchent comme une sentence, avec leurs lumières qui ne réchauffent rien. Je travaillerai pour oublier les heures vides, jusqu'à ce que janvier nous libère enfin. Mais des mains se tendent, et je les reconnais, celles qui t'ont connu avant que je n'arrive. Leur message vient creuser un sillon dans ma poitrine, un réconfort douloureux qui dit : tu n'est pas seule. Alors j'a...

Quand les heures dansent hors du temps

 

Quand minuit sonne l'heure de ma journée
Et que l'aube me trouve encore à l'ouvrage
Mon horloge intérieure s'est égarée
Entre les fuseaux de ce monde sans âge

Les dîners familiaux sont devenus lointains
Mes proches brunches quand je ferme les paupières
Je navigue seul sur des chemins incertains
Cherchant la lumière dans ma nuit singulière

Pourtant je trace des frontières salutaires
Entre ce labeur qui dévore mes heures
Et ces instants précieux que je dois préserver
Pour que survive en moi l'homme au cœur ailleurs

La communication devient mon phare fidèle
J'informe mes proches de mes absences étranges
Je cultive des routines essentielles
Comme on plante un jardin contre le vent qui change

Dans ce chaos moderne je trouve mon équilibre
Entre la discipline et les pauses nécessaires
Mon bien-être n'est pas négociable ni libre
C'est le socle qui garde mon âme de la misère 

Didier Guy

Die deutsche Übersetzung des Gedichts ist hier verfügbar.

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