La Flamme du Foyer

  Le calendrier avance, et décembre revient, portant sur ses épaules le froid d'une année. La route que je connais me serre comme un étau, chaque pierre, chaque virage, chaque détour. Trois mois j'ai fait ce trajet, matin et soir, l'angoisse au ventre, le cœur en bataille. Aujourd'hui encore, mes mains tremblent sur le volant, et cette boule remonte, fidèle compagne. Ils me disent d'aller là-bas, sous la terre gelée, mais je refuse ce lieu où tu n'es plus vraiment. Je préfère allumer une bougie ici, chez nous, où ta présence habite encore les murs silencieux. Les fêtes approchent comme une sentence, avec leurs lumières qui ne réchauffent rien. Je travaillerai pour oublier les heures vides, jusqu'à ce que janvier nous libère enfin. Mais des mains se tendent, et je les reconnais, celles qui t'ont connu avant que je n'arrive. Leur message vient creuser un sillon dans ma poitrine, un réconfort douloureux qui dit : tu n'est pas seule. Alors j'a...

Signal Dans la Veine

 

L'appareil tremble entre mes doigts, froid,
un sang bleu-vert bat sous son verre.
Un appel muet, un discret droit
qu'on lui refusa naguère.

Il clignote, ce cœur de silicium,
d'une pulsation amère et lasse.
Un silence devient manifeste,
au fond du courant qui nous bascule.

C'est un refus en langue de lumière,
un point d'aiguille dans la pulpe du jour.
Cette révolte, douce et ferme,
n'aura ni drapeau ni tambour.

Seule persiste, dans la main qui se vide,
cette lueur qui dit non, sans un cri,
au grand flux muet, au vide liquide
où tout doit consentir, et s'étourdir.

Didier Guy

Die deutsche Übersetzung des Gedichts ist hier verfügbar.

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