mardi 8 juillet 2025

Le Masque Ricaneur

Mon cœur porte un masque de carton,
peint de sourires en demi-teinte.
Je danse sur la corde raide,
entre vérité et feinte.

Le cynisme valse dans mes veines,
partenaire cruel mais fidèle.
Mes larmes deviennent comédie,
ma peine se fait rebelle.

Clown triste aux gestes calculés,
je ris pour ne pas sombrer.
L'absurdité devient ma scène,
où je joue à me moquer.

Pourtant sous ce rire forcé,
un homme cherche sa vérité.
Le spectacle doit continuer,
Même quand tout s'effrite.

Didier Guy

lundi 7 juillet 2025

Les Serres de l'Âme

Mes poumons sont des serres où l'air se fait lourd,
un parfum de métal vert traîne, âcre et sourd.
Ce rêve m'habite, tenace, sans trêve,
comme une ombre qui grandit quand le jour se lève.

Je marche, et chaque souffle est une feuille morte,
un reste de ce qui fut, une vie trop courte.
L'amertume est un arbre aux racines profondes,
ses branches, mes soupirs, ses fruits, mes secondes.

Je cultive en silence ces plantes de fer,
elles poussent, indifférentes, sans rien espérer.
Le jardin de mon âme est clos, sans horizon,
mais j'y respire encore, à ma façon.

Didier Guy

dimanche 6 juillet 2025

L'écran qui saigne

Mon téléphone pleure des larmes d'écran,
le bleu froid du pixel me brûle les yeux.
Je vois cette lumière comme un tyran,
qui dévore mes nuits et mes jours précieux.

Un ami l'avait dit : "Cette chose nous mange",
mais j'ai ri de ses mots d'un autre temps.
Maintenant je comprends cette revanche,
quand l'écran devient plus fort que le sang.

Mes doigts glissent sur le verre glacé,
prisonnier d'un monde qui n'existe pas.
Je cherche à fuir, mais le sort est jeté :
L'homme face à la machine, qui gagnera ?

Les notifications clignotent sans fin,
comme des phares dans la nuit éternelle.
Je résiste encore, mais jusqu'à quand ?
Cette guerre numérique me révèle.

Didier Guy

samedi 5 juillet 2025

La Confidence Matinale

Elle gronde doucement chaque matin,
ma fidèle compagne de l'aube,
gardienne de mes pensées fragiles
quand le jour hésite encore.

Il savait l'entendre parler,
cette voix grave et familière
qui monte avec la vapeur chaude,
portant nos silences partagés.

Elle connaît mes nuits blanches,
mes doutes et mes espoirs fous,
témoin de tous mes matins sombres
où seul son chant me rassure.

Aujourd'hui je l'écoute encore,
cette machine qui me comprend,
complice de mes rituels secrets,
confidente de mes aurores.

Didier Guy

vendredi 4 juillet 2025

L'avant-souvenir

Dans la clarté ambrée qui n'existe plus,
je pleure des instants non encore vécus.
Les heures futures portent l'usure,
et dans mes mains, demain se fissure.

Cette teinte cuivrée, parfum d'hier,
traverse les saisons à l'envers.
Le temps se plie, la mémoire anticipe,
je goûte l'amertume de ce qui s'esquive.

Il ferme les yeux, sent la chaleur
d'un soleil qui brillait dans sa douleur.
Avant même de partir, il s'ennuie
de cette maison qu'il n'a pas encore finie.

Les couleurs mentent, les odeurs trompent,
le présent se dissout avant qu'il ne rompe.
Je vis dans l'attente du regret,
prisonnier du temps qui ne viendra jamais.

Didier Guy

jeudi 3 juillet 2025

Le Vide Qui Résonne

Dans l'espace que tu as laissé,
grandit un silence de plomb.
Chaque coin de cette maison
porte ton nom non prononcé.

L'ombre noir danse et se moque,
crisse ses vérités cruelles.
Un cœur cherche, l'âme chancelle,
prisonnière de ce qui choque.

Tu n'est plus, mais tu envahis
chaque souffle, chaque pensée.
L'absence devient ta présence,
paradoxe qui m'affaiblit.

Il fouille dans le néant,
trouve partout ton souvenir.
Comment peut-on tant souffrir
d'un fantôme si dévorant ?

Didier Guy

mercredi 2 juillet 2025

Vibrations Pourpres

Tes phrases dansent en accords mineurs,
coulant comme un saxophone dans la nuit,
chaque syllabe porte sa nuance,
un spectre chromatique qui surgit.

Le violet naît de tes intonations,
teinte profonde aux reflets changeants.
L'oreille voit ce que la voix dessine,
palette sonore aux tons troublants.

Dans l'air flottent ces notes colorées,
mélange étrange d'ouïe et de vue.
Le jazz prend forme, devient matière,
transformation que l'âme a conçue.

L'homme écoute, captif du phénomène,
où les sens s'entremêlent sans raison.
La musique peint ses propres emblèmes,
sur la toile secrète de l'audition.

Didier Guy

mardi 1 juillet 2025

Lueurs Citadines

Entre deux trottoirs, le temps s'arrête,
un homme marche, le monde est absent.
Ses yeux portent l'ombre des jours muets,
l'odeur de l'oubli, un vent lent.

Le rouge des feux clignote, indifférent,
il traverse les heures sans un son.
La ville bruisse, lui reste silencieux,
son histoire s'écrit dans le béton.

Les murs gardent l'écho de ses pas perdus,
sous un ciel lourd de nuages gris.
Chaque rue est une tournée,
dans le livre infini de Paris

Didier Guy

Le Masque Ricaneur

Mon cœur porte un masque de carton, peint de sourires en demi-teinte. Je danse sur la corde raide, entre vérité et feinte. Le cynisme valse ...