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Affichage des articles du août, 2025

Illusions du Marché

  Dans les vitrines, des promesses scintillent, des rêves en carton, façonnés pour plaire. L'éclat du rouge, comme un cri qui s'agite, masque les douleurs que le cœur ne sait taire. Achète ta joie, mais à quel prix, dis-moi ? Les sourires vendus, goûts amers de l'absence, une lueur trompeuse, un reflet de choix, des ombres dansent, mènent à la décadence. Les rêves sont des pièces, échangées pour rien, les mots sont des chaînes, ligotant notre être. L'illusion d'un monde, un festin sans lendemain, le désir se fane, mais l'appétit s'apprête. Didier Guy

L'ordre Silencieux

Le calme est une fronde, une lame de glace, une clameur statique qui jamais ne s'efface. Cette paix est un cri, sourd et continu, un soleil de minuit, un hiver inconnu. Je forge des clairons avec le mutisme, un vacarme de porcelaine, un pur sophisme. Cette blanche fureur, ce combat sans armure, n'est qu'un chant grave et doux contre la fêlure. Didier Guy

Mémoire en attente

Le futur porte un deuil bleu marine, un chagrin qui précède l'instant. Je ferme les yeux et devine ces lendemains déjà partis. Nos promesses faites de silicium gardent la froideur du métal. Je cherche ta main dans ce volume où nos données s'effacent lentement. L'horizon se voile d'un bleu profond, couleur des adieux numérisés. Je regrette ce qui ne viendra pas, ce temps volé par l'accélération. Didier Guy

Code Racine Libre

Le réseau grandit, sans centre ni roi, chaque nœud choisi affirme sa loi. Une branche solide, un fruit partagé, contre le vent mauvais qui a tout rangé. Pas de maître unique en la place forte, juste cette voix qui porte et supporte. Le code est un phare, dur et constant, il éclaire la route pour l'homme devant. Un socle bâti pour les mains ouvertes. où nul ne guette le profit qu'on cherche. C'est un champ commun, un bien qui demeure, un avenir pris sans qu'on nous effleure. Didier Guy 

Saisons contraires

L'été frissonne sous un ciel lourd, ses feuilles tremblent d'un froid soudain. La neige tombe en plein midi, chaque flocon porte un chagrin. Nos pas s'enfoncent dans cette blancheur qui recouvre juillet de son linceul. Les roses se figent, interdites, devant ce monde devenu seul. Orageuse, cette poudre étrange qui transforme l'ardeur en glace. L'énigme blanche nous dévore, effaçant nos anciennes traces. Quel mystère retourne ainsi le cours normal de nos saisons ? L'homme observe, désorienté, cette rupture de ses raisons. Didier Guy

Le Dé du Néant

L'univers s'étire, lassé de tourner, un dieu couleur mousse lance ses cubes, dans l'immensité qui ne sait plus danser, Cherchant un sens aux formes qui dérivent. Mes doigts comptent les faces du hasard, pendant que le vide ricane en sourdine, chaque jet révèle un nouvel écart entre ce qui est et ce qui devine. Le ciel verdâtre penche sa fatigue,  sur nos questions sans réponse aucune,  l'absurde grandit, lourd et tyrannique,  dans cette comédie sans fortune. Je reste debout face à l'indifférent, homme parmi les dés qui roulent encore, acceptant ce jeu déconcertant où chaque instant meurt avant d'éclore. Didier Guy

Soulèvement

Les murs parlent enfin, leur voix gronde sourd, un cri rouge sang fend l'air comme une lame. Le silence est mort sous les pas lourds de ceux qui portent la colère en flamme. Justice viendra, répètent les pierres, chaque éclat de voix fait trembler le sol. Les opprimés sortent  de leurs tanières, le temps des chaînes touche à son envol. Rouge comme le sang qui bout dans les veines, rouge comme l'espoir qui refuse de plier. Les barricades montent, brisent les chaînes, et l'histoire enfin peut se réveiller. Didier Guy

Sang et Pierre

Les murs parlent dans l'ombre épaisse, un cri rouge fend la torpeur. La colère monte et se dresse, justice viendra par la fureur. Les pavés tremblent sous nos pas, le silence craque et se brise. L'homme debout ne ploiera pas, quand l'aube rouge se précise. Nos voix percent l'air lourd du temps, contre l'injustice qui règne. Le sang appelle dans nos chants, que la liberté enfin saigne. Didier Guy

Écrans de solitude

Derrière la vitre froide de mon écran, je cherche un regard, une voix qui résonne. Les pixels dansent, mentent doucement, promettent l'autre mais ne donne personne. Ma lumière bleue caresse le vide, projette des ombres sur mes mains vides. Je tape des mots vers l'infini numérique, espérant qu'un cœur les rende vivides. Connecté partout, présent nulle part, je navigue entre les âmes virtuelles. Mon reflet dans l'écran me regarde, témoin silencieux de ma quête éternelle. Les notifications sonnent comme des cloches, appellent à la communion électrique. Mais sous la surface lisse et proche, je reste un homme, authentique. Didier Guy

Traces gustatives

Dans ma bouche persiste encore ton rire, sucré comme le miel d'automne que tu versais dans ton thé brûlant,  pendant que la cannelle dansait. Mes papilles gardent ta mémoire, cette douceur qui ne s'efface pas même quand tes pas ont disparu du seuil de notre intimité. Je ferme les yeux, je retrouve cette saveur de nos matins, quand tes lèvres contre les miennes goûtaient l'épice et le chagrin. Aujourd'hui le vide a le goût de ce que tu ne diras plus, et dans chaque gorgée amère je bois l'absence qui perdure. Didier Guy

Méditation pixelisée

La vie s'agite autour de mon écran, je ferme les yeux sur le monde qui court. Dans ce brouillard cyan, je me concentre, cherchant la pais au cœur du vacarme. Connexion stable, âme instable, je respire dans l'air virtuel. Les notifications clignotent sans fin, mais je reste immobile, centré. Paradoxe étrange de cette époque : Méditer parmi les circuits froids, trouver le silence dans le bruit numérique, être seul face à mille regards. Mon souffle ralentit, l'écran s'estompe, entre deux mondes, je trouve ma voie. Didier Guy

Cœur carmin

Mon cœur, partition rouge sang, compose des mots que je bégaie. Les syllabes se perdent dans l'air, comme des notes mal accordées. J'articule mal ce qui me brûle, cette mélodie intérieure qui pulse fort contre mes côtes, cherchant sa voix, sa signature. Le carmin coule dans mes veines, encre vivante de mes silences. Chaque battement dit l'indicible, ce que ma bouche ne sait dire. Sur scène, debout, je tremble, mais mon cœur parle plus fort que tous mes mots hésitant, il clame sa vérité brute. Didier Guy 

Cosmos hilarant

L'univers se moque et pousse un grand rire,  Ses galaxies tournent dans un ballet fou.  Le chaos saumon peint nos rêves d'empire  Tandis que les étoiles dansent partout. Je regarde ce spectacle grandiose,  Ces mondes qui valent moins qu'un grain de sable.  Nos tourments humains ?  Une simple prose Face à l'immensité impitoyable. Que sommes-nous dans cette comédie ? Des fourmis pressées sur un caillou bleu, Pendant que l'espace, sans mélodie,  Se gausse de nos petits cris d'adieu. Alors je souris à cette absurdité,  Car si tout est vain, autant en profiter. Didier Guy 

Mémoires en sépia

Dans l'album aux pages cornées, le temps s'est figé en nuances brunes. Chaque visage ma regarde, témoin silencieux de mes lacunes. Ici, un sourire que j'ai trahi, là, des mains que j'ai délaissées. Les ombres parlent plus fort que moi, dans cette galerie désolée. Je ferme les yeux sur ces preuves, mais le sépia ne pardonne rien. Chaque cliché devient une épreuve, chaque regard, un ancien chagrin. L'histoire s'achève en silence, sur ces fantômes de papier. Mes regrets prennent leur revanche, dans ce musée inachevé. Didier Guy

Conquête silencieuse

Le béton se fend sous la poussée verte, des brins d'herbe percent l'asphalte dur. La ville croyait sa victoire certaine, mais la sève monte, patiente et sûre. Chaque fissure devient un royaume, où la mousse installe ses colonies. Les racines ignorent nos frontières, elles creusent leurs galeries. Entre les pavés, le trèfle s'étale, les murs se parent de lierre rebelle. L'homme bâtit, la terre reconquiert, dans cette guerre éternelle. Demain, nos rues seront des jardins sauvages, et nos tours, des falaises fleuries. Didier Guy

Sève rouge

La terre saigne sous nos pas aveugles, ses veines ouvertes pleurent le pétrole. Je vois l'homme creuser ses propres règles, pendant que meurt chaque arbre, chaque école. Ma colère monte comme une marée, pourpre et brûlante contre l'indifférence. Les forêts tombent, l'air s'est raréfié, et nous restons sourds à cette souffrance. Le combat gronde au fond de mes entrailles, car demain nos enfants nous demanderont pourquoi nous avons laissé tant de batailles se perdre dans le silence et l’abandon. Je lève ma voix comme un poing fermé, pour cette planète qu'on veut achever. Didier Guy

Le fil des regards

Dans la foule pressée du matin blême, un geste simple brise l'indifférence. La main tendue vers celui qui peine révèle notre commune appartenance. Sous le béton froid des artères grises, bat le cœur secret de la cité. Chaque sourire offert se précise en lumière dorée, vérité. Nous marchons seuls mais reliés pourtant par ce fil d'or que nul ne peut voir. L'espoir renaît dans l'instant présent, transformant l'asphalte en miroir. Car l'homme debout aide l'homme à terre, et dans ce geste ancien se dessine l'âme véritable de nos repères : La fraternité qui nous illumine. Didier Guy

Quand la réalité vacille

Le monde se déforme sous mes paupières, couleurs et sons se mélangent en vagues. Je respire du violet, goûte la lumière, mes certitudes sombrent, tout divague. Les murs respirent d'un souffle étrange, le sol ondule comme une mer d'encre. Mes repères fuient, la logique se venge, dans ce labyrinthe où ma raison chancèle. Je m'accroche aux fragments de lucidité, mais tout se dissout en spirales folles. L'homme que j'étais cherche la vérité dans ce chaos où dansent les paroles. Didier Guy